Plates-formes pétrolières offshore

L’exploitation pétrolière en mer (offshore) assure aujourd’hui près du quart de la production mondiale, avec plus de 20 000 plates-formes de toutes tailles et conceptions, majoritairement implantées dans quatre grandes zones : le golfe du Mexique, le golfe Persique, l’Afrique de l’Ouest et la mer du Nord.

L’Académie des Sciences américaine a évalué les déversements accidentels et opérationnels de cette activité à 80 000 tonnes en 1979, 50 000 en 1981 et 100 000 en 2000.

Les accidents sont, pour l’essentiel, des déversements de quelques mètres cubes à quelques dizaines de mètres cubes, dus à des ruptures de conduites ou des erreurs humaines. Ils se concentrent dans les zones où le matériel est ancien et les procédures de sécurité déficientes (mer Caspienne, mer Noire, mer Rouge, mer de Chine).

Un accident de terminal pétrolier

Le 7 août 1997 à 0 h 20, le pétrolier Katja en manoeuvre d’accostage heurte un quai du terminal pétrolier du Havre. Une quantité de 190 m³ de fioul de propulsion se déverse dans le port. Malgré une intervention immédiate,
une partie de la pollution sort du port à marée descendante, provoquant une petite marée noire jusqu’aux plages du Calvados.

accident de terminal pétrolier
Pétrolier Katja à quai

La marée noire d’Ixtoc I
Le 3 juin 1979, dans le golfe du Mexique, une éruption de pétrole souffle la plate-forme offshore Ixtoc I, exploitée par la société nationale Petroleos Mexicanos. Un incendie se déclare. L’éruption ne sera réduite que le 23 mars 1980, après jaillissement de 500 000 tonnes à un million de tonnes de pétrole. Entre le tiers et la moitié de ce pétrole brûle. Le reste se répand dans le golfe du Mexique sous forme de nappes dérivantes. Certaines parviennent jusqu’aux côtes du Texas, provoquant, à partir du 9 juillet, une activation du plan d’intervention régional de la lutte contre les marées noires. Des opérations de nettoyage localisées sont engagées, suivies d’une vaste étude d’impact faisant appel à l’analyse de plus de 4 000 échantillons (eau, sédiment, faune et flore).

éruption de pétrole dans le golfe du Mexique
Eruption de pétrole dans le golf du mexique

 

Témoignage sur les pratiques d’autrefois

Dans un article du 27 mars 1998, traduit par nos soins, la Lloyd’s list, lettre d’informations du monde de l’assurance maritime de langue anglaise, cite le témoignage d’un ancien capitaine de pétrolier sur les pratiques qui avaient cours au début des années 50, quand les navires atteignaient tout juste 25 000 tonnes. On y trouve en particulier :

« ...Le navire avait une coque non seulement simple, mais rivetée et perdait en permanence une petite quantité de sa cargaison dans l’océan par un grand nombre de rivets desserrés entre les ports de chargement et de déchargement...
Le nettoyage des cuves avant de passer en cale sèche à Brooklyn était déconcertant en comparaison des standards actuels. Le navire faisait route à petite vitesse de long en large juste
au-delà de la limite des 50 milles, devant la côte Est des États-Unis, pendant une dizaine de jours, tandis que l’équipage nettoyait les cuves et pompait les boues de lavage par-dessus bord... »

La construction navale et les pratiques ont changé, heureusement.

Un accident majeur par éruption de puits ou un acte de guerre y ajoutent occasionnellement une grave marée noire.Une de celles-ci occupe la seconde place de la liste des records mondiaux de marées noires.

La prévention dans ce domaine passe par deux mesures complémentaires : une sécurité renforcée pour les accidents et des contrôles rigoureux pour les rejets de boues de forage et de fluides d’exploitation.

Les champs de la mer du Nord, implantés au milieu d’une des plus riches zones de pêche du globe, sont particulièrement en pointe dans les domaines de la prévention et la sécurité.

Les plates-formes opèrent là, sous la surveillance constante de satellites, d’avions de télédétection et de navires spécialisés, principalement norvégiens et britanniques. Des réunions périodiques rassemblent services de contrôle et industriels pétroliers pour rechercher les voies d’une meilleure sécurité, tandis que des laboratoires financés par l’industrie pétrolière étudient les effets potentiels à long terme de l’exploitation sur les peuplements marins.

Des exercices de lutte de grande ampleur réunissent régulièrement les spécialistes de l’industrie et les administrations chargées de la lutte en mer contre les déversements accidentels.

exercice anti-pollution en mer du nord
Exercice antipollution en mer en Norvège

 


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