Réception des déchets

La répression s’accompagne nécessairement d’un renforcement de la capacité de réception des déchets des navires. Beaucoup de ports pétroliers possèdent maintenant une station de réception spécialisée (station de déballastage), mais nombre de stations des pays les moins riches sont insuffisantes ou hors service, leurs cuves pleines d’une boue huileuse semi-solidifiée. Comme ces pays n’ont pas de moyens de surveillance des pollutions devant leurs côtes, la tentation reste forte pour les armements d’y faire rejeter les déchets d’hydrocarbures de leurs navires.

station de déballastage
Station de déballastage : lagune et bacs de décantation

En savoir plus

La station de déballastage est l’installation de réception et de recyclage des résidus de cuve des fonds de cale et des huiles usagées dont devraient être équipés tous les ports du monde pour réceptionner les déchets huileux des navires, venus en escale ou pour réparation. Ces déchets huileux, conservés à bord des navires dans des bacs dédiés (bacs à slops), sont pompés vers les réservoirs de la station, où ils sont séparés de l’eau de mer et des déchets solides qu’ils contiennent par décantation. La fraction huileuse est envoyée en raffinerie pour recyclage ou directement réutilisée lorsqu’elle est essentiellement composée de fioul lourd. Après épuration, les eaux rejoignent le milieu naturel. Une station de déballastage relève du régime des installations classées, avec des normes de rejet à respecter, des procédures d’autosurveillance et des contrôles périodiques.

 

L’affaire du Traquair en 1994

Le procès-verbal de constatations dressé à bord de l’avion des Douanes et les photographies aériennes prises établissent l’existence dans les eaux territoriales et dans le sillage du navire Traquair d’un rejet polluant s’étendant sur 10 à 15 mètres de large sur 8 milles nautiques. La nappe irisée se présente avec des tâches brunâtres morcelées. Cette description caractérise suffisamment les hydrocarbures contenus dans le liquide rejeté. L’arrêt immédiat du rejet à l’approche de l’avion des Douanes représente une présomption d’infraction.

Le saviez-vous ?

Une estimation inquiétante (issue de WWF)Une étude a été réalisée aux Pays-Bas, comptabilisant sur la période 1993-1996 les déchargements nécessaires en station de déballastage et ceux faits au port de Rotterdam ,et a établi qu’un navire doit décharger des rejets à terre en moyenne 1 fois sur 8 escales, soit un taux de 12,5 %. Or seulement 2,1 % des navires en escale ont fait usage des capacités de déballastage disponibles au port. Ceci signifie que seulement 17 % des navires qui auraient dû décharger des eaux huileuses en station, l’ont effectivement fait, impliquant que les 83 % restants se sont débarrassés de ces eaux huileuses en mer.

 

 


www.marees-noires.com