Mise à jour des organisations

Lorsque chaque armateur et chaque capitaine repoussera toute idée de rejeter des hydrocarbures en mer, de prendre un raccourci par un détroit dangereux ou de faire naviguer un navire mal entretenu ; un peu par souci de l’environnement, un peu par peur des conséquences d’une pollution pour leurs finances ou leur image, un grand pas aura été franchi. Il faudra néanmoins continuer à renforcer la préparation des hommes et leur capacité d’intervention face à un accident, toujours possible.

navette en aluminium
Navette en aluminium utilisée pour évacuer
les restes de la cargaison de fioul des épaves du Prestige

Préparation et capacité d’intervention impliquent bien sûr des plans d’intervention, des stocks de lutte et du personnel formé. La capacité d’intervention n’est pas fonction directement de l’ampleur des stocks de dispersants , de barrages, de pompes, ni du nombre des hommes ayant suivi un stage spécialisé au cours de leur cursus professionnel. Il faut surtout du matériel adapté, régulièrement renouvelé, armé par des hommes entraînés, rapidement mobilisables
et capables de bien encadrer des intervenants recrutés sur place.

Pour bien exploiter ces moyens, il faut en même temps une forte capacité de collecte, de transmission et d’exploitation de nombreuses données : observations en mer, modélisation des prévisions de dérives des nappes d’hydrocarbures, observation et quantification des arrivages sur le littoral, prévisions des besoins en hommes et matériel, performances du nettoyage du littoral, information des autorités et du public.

formation au nettoyage des enrochements
Formation au nettoyage des enrochements

 

 

La préparation de l’industrie
pétrolière

Le « Global Response Network » (GRN) formalise la collaboration entre les organisations, à but non lucratif, d’intervention et de lutte contre la pollution, financées par l’industrie pétrolière. Ces organisations collaborent et partagent des moyens matériels et humains, afin de maximiser l’efficacité des opérations de lutte en cas de sinistre. Aujourd’hui le GRN regroupe des organisations ayant un rayon d’action régional et mondial et qui sont basées en différents points du globe. Les membres du GRN sont Alaska Clean Seas, Australian Marine Oil Spill Centre, Clean Caribbean Americas, East Canada Response Corporation, Western Canada Marine Response Corporation, Marine Spill Response Corporation (US), Oil Spill Response Limited (UK) et East Asia Response Limited (Singapour).

La complémentarité possible entre les stocks et les équipes des secteurs privé et public, les moyens modernes de transport rapide de matériel d’un site à l’autre permettent d’être efficace avec des stocks et des équipes de dimensions réduites. La lutte contre les marées noires a dépassé aujourd’hui le stade de la découverte et de l’approximation.

Face à des accidents moins fréquents, elle est devenue un secteur organisé, dans le cadre d’une stratégie de niveau mondial, qui recherche la plus grande efficacité au meilleur coût. En complément de ses moyens propres, chaque responsable opérationnel dispose d’un réseau de partenaires susceptibles de lui apporter très rapidement le soutien humain et/ou matériel qui peut lui être nécessaire.

Il importe cependant de ne pas relâcher les efforts. Les marées noires de l’Erika et du Prestige ont hissé d’un cran important le niveau de performance à atteindre. Il n’est plus question aujourd’hui pour une organisation de lutte d’être seulement efficace dans son action. Elle doit aussi être capable de communiquer en temps réel sur ce qu’elle fait et sur ce qu’elle va faire, d’expliquer ses choix, voire de les justifier.

Le combat contre une marée noire n’est plus seulement un combat contre le polluant, mais aussi un combat sur le front de l’information.


www.marees-noires.com