Inquiétudes du public

Quelques mois après l’accident, un peu plus d’un an dans les cas les plus graves, les opérations de nettoyage s’achèvent et les équipes d’intervention sont démobilisées. Il ne reste alors plus de pollution visible, sauf sur les sites où l’on a choisi de ne pas intervenir et de laisser agir la nature (nettoyage naturel). Mais de nombreuses questions restent ouvertes, d’ordres écologique, épidémiologique, financier, juridique. Que va devenir le pétrole non récupéré ? Ne représente-t-il pas un danger à terme, d’autant plus insidieux qu’il est maintenant caché ? Les espèces affectées, les écosystèmes, l’économie locale parviendront-ils à se rétablir ? Ne subsistera- t-il pas de dommages irrémédiables ? Quand le pollueur ou les organismes en charge de l’indemnisation payeront-t-ils, à qui et combien ?

Les victimes et l’opinion publique demandent que les coupables de la catastrophe soient punis au plus vite, que l’administration prenne, sans délai, les mesures nécessaires pour qu’un tel drame ne puisse pas se reproduire.


 

Tous s’accordent sur deux exigences : « que le pollueur paye ! » et « plus jamais ça ».

Mais chacun a des priorités particulières selon la nature de son intérêt pour la mer et le littoral. L’écologiste se soucie du retour des espèces affectées, de l’équilibre des écosystèmes et du maintien de la biodiversité.

L’hôtelier, le restaurateur et le commerçant s’inquiètent de l’image de la région, du retour des clients. Les pêcheurs et les aquaculteurs se préoccupent de pouvoir remettre leurs produits sur le marché et de trouver des acheteurs. Les consommateurs quant à eux s’interrogent sur la qualité de l’eau, des plages et des produits de la mer.

Les défenseurs de l’environnement veulent mettre en évidence toute l’ampleur des atteintes, même les plus minimes, faire de ce cas un exemple que l’on n’oubliera pas, obtenir que soient prises des décisions drastiques vis-à-vis du transport maritime. Les opérateurs économiques veulent montrer que les zones touchées sont de nouveau proches de leur état initial pour rétablir la confiance des usagers et des consommateurs.

Les responsables de la prévention et de la lutte veulent clore le dossier sur des leçons complètes et claires permettant de faire mieux la prochaine fois. Les avocats des parties en cause veulent rassembler toutes les preuves possibles sur les défaillances et responsabilités des autres parties, en vue du ou des procès à venir. Le grand public demande toute la vérité sur les responsables et les conséquences de cette nouvelle marée noire.

 


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