Remise en marche de l’économie
L’économie est affectée par une marée noire de plusieurs manières :
• des activités se trouvent physiquement interrompues. C’est le cas, par exemple, d’un transporteur maritime ou d’un pêcheur dont le bateau se trouve souillé au port ou bloqué par la pose d’un barrage de protection ;
• des activités se trouvent affectées par des mesures d’interdiction. C’est le cas, par exemple, d’un pêcheur ou d’un aquaculteur dont les produits sont interdits de commercialisation ;
• des activités se trouvent affectées par la défection totale ou partielle de leur clientèle. C’est le cas d’un fournisseur de glace industrielle qui n’a plus de pêcheurs à livrer ou d’un propriétaire de camping dont une partie des clients ne vient pas.
Plus complexe, des activités peuvent subir un dommage économique induit par des craintes sans fondement réel du public. C’est le cas, par exemple, de saliculteurs voyant leurs clients se détourner de leurs produits sans avoir conscience que ceux-ci proviennent de récoltes des années antérieures.
Plus complexe encore, une atteinte à une ressource de la pêche peut se traduire plusieurs années plus tard par une baisse des captures, une classe d’âge ayant été lourdement affectée.
Il faut donc agir.
Les actions de soutien aux secteurs productifs affectés et d’aide à la remise à niveau de l’économie sont aujourd’hui des composantes bien établies de la lutte contre les marées noires.
Les premières sources de ces actions sont les administrations nationales et locales, responsables de la gestion des secteurs touchés. Les assurances et le système international d’indemnisation sont naturellement des intervenants incontournables.
Mais d’autres entités peuvent intervenir, en particulier, la Commission européenne et divers programmes des Nations Unies, à travers des dons, des prêts bonifiés ou des financements de projets de redéveloppement.
Des aides financières transitoires, dirigées vers les opérateurs économiques dont l’activité a été interrompue (pêcheurs, aquaculteurs, établissements de tourisme), prennent le plus souvent la forme de versements de sommes journalières basées sur un revenu sectoriel minimum garanti. Ces allocations de chômage technique constituent un soutien essentiel pour les opérateurs touchés, privés de ressources en attendant de pouvoir reprendre leur activité.
Des reports de mensualités d’emprunts ou des garanties bancaires s’y ajoutent parfois, pour éviter que ceux qui étaient engagés dans des remboursements de crédits ne soient pris à la gorge par des dettes qu’ils ne peuvent plus honorer.
Des aides à la reconquête des marchés vont aux organisations professionnelles. Les plus fréquentes consistent en financements de campagnes publicitaires destinées à rétablir l’image de la région et de ses produits. Ces campagnes d’ensemble sont souvent complétées d’actions de promotion des entreprises, qui ont dû interrompre leur activité.
Des aides techniques, financières, stratégiques, juridiques peuvent être nécessaires pour permettre aux opérateurs économiques touchés de bien évaluer leur situation et relancer au mieux leurs activités productrices. C’est particulièrement important pour les activités aquacoles lorsqu’il faut reconstituer un cheptel entièrement détruit.
Les factures de toutes ces aides seront naturellement présentées pour remboursement, au pollueur, à ses assureurs et au système international d’indemnisation.
Le saviez-vous?
« De Galice et si frais »
Sous le titre « De Galice et si frais » ce placard publicitaire explique qu’après la marée noire de l’Aegean Sea en Galice (Espagne), 100 km de littoral seulement ont été affectés sur 1 350 et vante la qualité des eaux et des produits de la mer de la province.