Accidents de référence

Torrey Canyon

Le 18 mars 1967, le pétrolier libérien Torrey Canyon, armé par une filiale américaine de l’Union Oil Company of California, chargé de 119 000 tonnes de brut, s’échoue entre les îles Sorlingues et la côte britannique. Malgré une mobilisation de tous les moyens de lutte disponibles, plusieurs nappes de pétrole dérivent en Manche et touchent au fil des semaines les côtes britanniques puis françaises. Des bombardiers de la Royal Air Force sont envoyés pour tenter d’incendier le navire. En mer, des dispersants sont utilisés. Ils se révélèrent plus toxiques que le pétrole déversé.

Cet accident fait découvrir à l’Europe un risque qui avait été négligé. Il donne naissance aux premiers éléments des politiques française, britannique et européenne
de prévention et de lutte contre les grandes marées noires et à la mise en place de la convention internationale d’indemnisation des victimes.

Exxon Valdez

Le 24 mars 1989, le pétrolier Exxon Valdez s’échoue dans la baie du Prince William (Alaska, États-Unis) avec 180 000 tonnes de brut à bord. Près de 40 000 tonnes partent à la mer, venant toucher plus de 1 700 km de côtes. C’est un choc psychologique considérable pour les États-Unis et le groupe Exxon, qui n’imaginaient pas une telle catastrophe possible. Des dizaines de milliers de volontaires et des moyens sans précédent sont mobilisés pour sauver oiseaux et mammifères marins et pour nettoyer le littoral plage par plage.Un procès est engagé par l’administration américaine,
des associations et des particuliers contre Exxon, qui se retourne vers ses assureurs. De jugements en appels, le dossier n’est toujours pas clos à la rédaction de ce dossier. Mais, avec près de 2,5 milliards de Dollars payés à ce jour et une amende finale qui pourrait atteindre 4 milliards, il est déjà acquis que c’est de loin la pollution pétrolière
la plus chère de l’Histoire.


Lavage à eau sous-pression des rochers de
la baie du Prince William (Alaska, États-Unis)



Amoco Cadiz

Le 16 mars 1978, à la suite d’une avarie de barre, après deux tentatives infructueuses de remorquage, le pétrolier libérien Amoco Cadiz, chargé de 227 000 tonnes de pétrole brut, s’échoue sur les roches de Portsall, dans le Nord Finistère en France. L’ensemble de la cargaison s’échappe au fur et à mesure que le navire se disloque sur les brisants, polluant 360 km de littoral entre les villes de Brest et de Saint-Brieuc. C’est la plus grande marée noire par échouement de pétrolier jamais enregistrée dans le monde. Elle conduit le gouvernement français à revoir son plan de lutte antipollution (le plan Polmar), renforcer ses stocks de matériel (les stocks Polmar) et imposer des nouveaux rails de circulation en Manche. L’État et les communes sinistrées engagent un long et difficile procès contre la société Amoco, aux États-Unis. Au terme de 14 années de procédure, ils finissent par obtenir 192 millions d’Euros d’indemnités, une petite moitié des sommes demandées.

L’Amoco Cadiz cassé en deux au large de Portsall (Bretagne, France)


 


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