Ramassage grossier

Première phase du nettoyage littoral, le nettoyage grossier a pour but de retirer le maximum de polluant des côtes afin qu’il ne retourne pas contaminer d’autres sites en étant remobilisé par la houle et les marées. Ce premier nettoyage fait appel à des techniques différentes : tout dépend du polluant ; s’il flotte en bordure du rivage ou s’il s’échoue.L’écrémage, le pompage et l’aspiration sont les options majeures en cas de marée noire par un polluant fluide qui se présente sous forme de grosses accumulations. Ces opérations peuvent faire appel à des pompes agricoles, des tonnes à lisier, des camions d’assainissement ainsi que des pompes et ensembles pompes-cuves spécifiquement conçus pour les hydrocarbures. Elles peuvent être complétées par un raclage de surface, effectué par des engins de travaux publics ou des racleurs-récupérateurs spécifiquement adaptés.

Le ramassage manuel

Le ramassage manuel est inévitable :
on y a recours quels que soient l’ampleur
de la pollution, le polluant ou le site. C’est bien souvent le principal, voire le seul, moyen utilisé lors d’une pollution de faible ampleur ou éparse.
Il demeure une des forces principales en cas de marée noire. Il est particulièrement adapté aux échouements éparpillés sous forme de boulettes ou de galettes fraîchement déposées, avant recouvrement ou pénétration. Le ramassage manuel s’impose sur des sites où toute autre technique est impossible, par manque d’accessibilité au matériel ou par la grande sensibilité du lieu.

Sur les plages, le ramassage mécanique à l’aide d’engins de travaux publics ou de moyens spécifiques (cribleuses, rouleaux) présente un très bon rendement. Mais il est limité par l’accessibilité des sites aux engins lourds. Parmi ceux-ci les engins de travaux publics et agricoles, largement disponibles et manoeuvrant même sur des sites de mauvaise praticabilité, sont fréquemment utilisés pour diverses tâches telles que :
• le raclage de couches épaisses de polluant ;
• la collecte et le transfert hors du site de quantités importantes de polluant et matériaux pollués ;
• le déblaiement de sédiments propres pour la recherche de pollutions enfouies.

Des engins de criblage sélectifs, qui tamisent le sable pour le débarrasser des boulettes d’hydrocarbures, ont été développés à partir de cribleuses pour les macro-déchets. Tractées pour les grandes, automotrices pour les petites, ces machines sont bien adaptées au ramassage de boulettes et galettes semi-solides sur sable sec. Des rouleaux oléophiles sont utilisés pour retirer le polluant semi-liquide déposé sur sable humide.

Les produits de nettoyage des rochers

Il existe deux sortes de produits selon la récupération ou non du polluant en aval de la zone nettoyée.

• Si on récupère le polluant, on prendra un produit de lavage non émulsionnant ; le polluant décollé peut être recueilli à l’aide d’absorbants ou de petits récupérateurs.

• Si on ne récupère pas le polluant, on prendra un produit de lavage émulsionnant ; le polluant est alors destiné à se disperser dans l’eau de mer. L’utilisation de ce type de produit est donc nécessairement limitée à des pollutions faibles dans des zones écologiquement peu sensibles.

Comme tous les produits destinés
à être utilisés dans le milieu naturel
(rejet des effluents), ces produits doivent faire l’objet de contrôles a priori pour vérifier s’ils sont acceptables d’un point de vue environnemental.

 

En savoir plus

Récupération à terre

Le recours aux jets d’eau à basse pression (ou flushing) permet de remobiliser les amas frais de polluant déposés sur les surfaces ou piégés dans les anfractuosités de rochers afin de les canaliser vers un point de collecte.

La saturation de la plage en eau (ou flooding) consiste à créer, à partir du haut de l’estran, un flot inondant le sable à nettoyer. Cela peut se réaliser au moyen d’une canalisation souple perforée, parallèle au rivage, alimentée en eau de mer par une pompe à gros débit. Le flux entraîne le polluant décollé à l’aide de lances à eau. Plus léger, ce polluant flotte sur le plan d’eau, où il peut être confiné par un barrage et récupéré.

Le surfwashing consiste à descendre des galets ou du sable pollués vers la zone de déferlement de la houle et les y déposer en tas à basse mer, pour les soumettre à l’énergie des vagues. Celles-ci libèrent le polluant piégé entre les grains ou les galets, assurant un lavage naturel par effet de choc et d’abrasion. Les vagues dispersent les tas et redistribuent les sédiments sur la plage aux marées suivantes. Le polluant libéré se dépose en surface, en arrière des sédiments. Il est récupéré à la main ou à l’aide de filets capteurs.

Chantiers de nettoyage grossier