Stockage
Le pétrole récupéré en mer et arrivant sur le littoral sous forme de « mousse au chocolat » contient jusqu’à 4 ou 5 fois son poids en eau. Cette mousse englue des sédiments, des algues, des débris végétaux et souvent des macro-déchets, qui sont ramassés avec elle dans des proportions allant jusqu’à vingt fois celle du pétrole. De ce fait, le polluant et les matériaux pollués qui sont récupérés dans la lutte contre une marée noire finissent par représenter des volumes plus importants que celui du déversement.
Le polluant et les matériaux pollués qui sont récupérés ainsi ne sont pas tous des déchets aux sens technique et juridique du terme : des parties valorisables peuvent en être extraites et recyclées. Mais il est courant de les englober dans l’expression « déchets de marée noire ».
Collecte des déchets
Ces déchets peuvent être liquides, pâteux ou solides. Ils peuvent contenir des proportions très variables d’hydrocarbures et d’eau. Ils peuvent intégrer des objets solides qui les rendent impropres au pompage. Leur transport, leur stockage, leur élimination font appel à des solutions très différentes selon leurs caractéristiques.
Des stockages sont nécessaires à tous les niveaux de la chaîne de récupération.Un stockage primaire de quelques heures à quelques jours est inévitable sur le site de récupération ou à son voisinage immédiat, pour faire tampon entre les chaînes de collecte et d’évacuation.
Il s’accompagne généralement d’un dégrillage des déchets liquides ou pâteux pour éviter un colmatage des pompes, à l’aide de paniers filtres disposés au-dessus des cuves de stockage. Les émulsions qui n’ont pas déjà été cassées au pompage doivent l’être à ce stade pour éviter le stockage de grandes quantités d’eau.
Collecte des déchets
Des stockages intermédiaires constituent des tampons entre les chaînes d’évacuation et de traitement. Localisés parfois sur la côte, parfois sur le site de traitement, ils doivent être très soignés et parfaitement étanches pour éviter de polluer le sous-sol ou la nappe phréatique. Lorsque les quantités en cause dépassent les capacités de traitement des unités existantes, la mise en place d’un stockage lourd peut être nécessaire en attente de la construction d’une unité de traitement spécifique.Ces différents stockages impliquent des travaux importants d’installation, de sécurisation, de gestion, de démantèlement et de réhabilitation. Ils requièrent aussi toute une chaîne de contrôle et de transport.