Gestion des opérations

Les opérations de lutte contre une marée noire de grande ampleur peuvent demander la mobilisation en quelques jours et la gestion pendant plusieurs semaines à plusieurs mois de dizaines de milliers de personnes d’origines très diverses : des fonctionnaires civils et militaires de l’État ; des fonctionnaires et contractuels de collectivités territoriales ; du personnel d’entreprises privées ; des bénévoles venus de près ou de loin, individuellement ou en groupes.

La quasi-totalité de ces intervenants n’a aucune expérience de la lutte contre une marée noire.

Il faut donc non seulement les équiper, les nourrir, les loger, les encadrer, mais aussi les former en quelques heures à leur rôle et aux précautions à prendre pour ne pas ajouter à la pollution les dégâts d’une intervention maladroite.

formation des intervenants
Formation des intervenants

Quelle que soit la qualité des procédures prévues dans les plans de lutte, on échappe difficilement à quelques lenteurs ou inadéquations dans la mise en place des premiers jours.

Aussitôt des images négatives sont diffusées dans les médias, comme des chefs d’équipe se plaignant de manquer de moyens ou des colères de bénévoles se sentant inutiles, mal cadrés.

Il peut aussi se produire des débordements temporaires, comme un ramassage inconsidéré de sable peu souillé, venant saturer les chaînes d’enlèvement et de stockage des déchets.

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Modèle organisationnel en cas de déversement accidentel

 

 

chantier de nettoyage
Chantier de nettoyage

La lutte contre la pollution de l’Erika

Les opérations de lutte contre la pollution de l’Erika ont impliqué des opérations en mer et à terre pendant environ 30 mois, pour un total évalué globalement autour de 400 000 jours de travail. L’effectif en action est monté jusqu’à 15 000 personnes les jours les plus chargés, non compris les bénévoles, qui n’ont pas été comptabilisés.

Pour la seule partie terrestre, la gestion des opérations a demandé la mise en oeuvre d’un poste de commandement (PC) zonal, de 4 PC départementaux (ou PC fixes) et de 19 PC avancés, avec une coordination interministérielle au niveau central.

gestion des opérations
Gestion des opérations

L’organisation de la lutte fait, par conséquent, appel à plusieurs échelons de commandement entre lesquels les responsabilités doivent être très claires. On en distingue habituellement trois :

• le commandement général, nécessairement unique, qui coordonne l’action ;

• les commandements zonaux qui gèrent les moyens de lutte ;

• les commandements avancés qui dirigent les équipes de lutte et font remonter l’information du terrain.

Le choix des actions de lutte

Le choix appartient à la cellule de coordination de la lutte, assistée d'un ou plusieurs groupes de conseil scientifique, technique et financier.

Actions à la source • stopper ou réduire le déversement
• alléger le navire (transférer son contenu vers un autre navire)
• confiner ou récupérer le polluant
• disperser le polluant
• brûler le polluant si cette action n’introduit pas de nouveaux risques pour l’homme et l’environnement

Lutte au large • disperser dans la masse d’eau par épandage de produits dispersants
• confiner par barrages et récupérer à l’aide de pompes et de récupérateurs
• chaluter par barrages récupérateurs ou à l’aide de navires équipés de bras récupérateurs
• épandre des absorbants sur la nappe et récupérer à l’aide de chaluts de surface

Lutte devant le littoral • intervenir sur les nappes en mer proches du littoral
• protéger par des barrages les zones sensibles du littoral
• dévier les nappes dérivantes vers des zones peu sensibles
• retenir les nappes sur les zones touchées pour éviter l’extension des aires polluées
• confiner et récupérer le polluant devant la côte (mêmes techniques qu’au large)
• disperser prudemment, par épandage limité de dispersants, sous contrôle écologique

Lutte sur le littoral • mettre en oeuvre des chantiers de nettoyage, avec une bonne chaîne de traitement des déchets
• limiter les interventions au strict nécessaire dans des sites très sensibles tels que les marais
• prendre les mesures d’interdiction de commercialisation ou d’accès nécessaires
• évacuer et traiter les déchets récupérés
• à l’issue des opérations, restaurer les sites de stockage de déchets, les accès aménagés et la flore souillée


www.marees-noires.com