Effets toxiques sublétaux

Ce sont les effets qui diminuent la capacité d’une population à se maintenir à l’équilibre.

Cette perte d’équilibre peut prendre la forme d’une réduction de la fécondité (altération des gamètes) ou d’une augmentation de la mortalité pendant les stades larves et juvéniles. Cette perte d’équilibre peut se traduire par une perturbation des communications entre les individus ou entre eux et le milieu, entraînant, par exemple, une altération du comportement migratoire. Cette perte d’équilibre peut également amener une croissance ralentie, que ce soit par perte d’appétit ou capacité réduite de transformation des procurer ou à consommer des aliments, et de retards dans les pontes ou les couvaisons...

Des études en laboratoire ont démontré des baisses d’activités d’algues planctoniques mises en contact avec des concentrations non létales d’hydrocarbures.
D’autres ont montré des troubles de comportement,
en particulier alimentaire, chez des crustacés.
D’autres ont mis en évidence une réduction de la capacité d’adhérence des coquillages aux rochers par leur pied ou par leur byssus. Ces effets ne sont cependant pas toujours importants, ni automatiquement négatifs : des cas d’accélération de l’activité métabolique ont été rencontrés chez certaines algues et une grande tolérance à l’ingestion d’hydrocarbures a été mise en évidence chez certains oiseaux de mer.

nourrissage en clinique
Nourrissage en clinique

 

Pour confronter les résultats des travaux de laboratoire avec la réalité du terrain, des milieux naturels simplifiés ont été reconstitués dans des volumes expérimentaux de plusieurs milliers à plusieurs dizaines de milliers de litres d’eau de mer. Ces expériences en mésocosme ont apporté des éléments scientifiques intéressants, mais difficilement transposables à une pollution réelle en milieu naturel. C’est dû en particulier à la difficulté de reproduire, dans ces volumes, tous les effets de dilution et de brassage qui se rencontrent dans le milieu naturel.

Les effets sublétaux des marées noires restent, de ce fait, aujourd’hui un vaste sujet de débats contradictoires, qui s’exacerbent dans les discussions relatives à l’indemnisation des dommages à moyen et long termes. Dans un même groupe botanique ou zoologique, ces effets diffèrent considérablement d’une espèce à l’autre en fonction non seulement de la physiologie, mais aussi du comportement de l’espèce. Ainsi, chez les oiseaux, on distingue des espèces hautement vulnérables aux marées noires, complètement dépendantes de l’environnement marin (macareux, guillemot de Troïl, cormoran...) et des espèces à forte capacité d’adaptation, qui sont faiblement vulnérables (mouette, sterne, albatros, goéland...).

nettoyage d'un phoque mazouté Nettoyage d’un phoque mazouté

 


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