Effets indirects

Les plantes et animaux marins ne vivent pas isolés les uns des autres. Ils se développent dans un milieu tissé d’une grande variété d’interactions biologiques. Celles-ci vont des rapports prédateur/proie à des situations de dépendance, de symbiose, de parasitisme ou autres dans lesquelles un organisme, ou un groupe d’organismes, fournit un abri ou une autre nécessité à une ou plusieurs espèces de la communauté.

Des membres de tous les groupes d’organismes, algues, bactéries, invertébrés, poissons, oiseaux, mammifères peuvent être touchés par un déversement d’hydrocarbures. Tout dommage causé par le pétrole à des individus d’un groupe conduit nécessairement à des altérations de la structure et du fonctionnement de la communauté biologique. On peut différencier quatre grands types d’effets indirects :

• la mort par inanition des organismes consommant des espèces polluées qui servaient à leur alimentation
habituelle ;

• la perturbation de certaines interactions entre espèces, à la suite de l’élimination ou de l’affaiblissement
d’espèces ;

• la prolifération massive d’organismes qui s’emparent
de la nourriture habituellement consommée par les espèces présentes dans le milieu ;

• la modification de l’habitat à la suite des opérations
de nettoyage, comme l’altération ou la disparition
du substrat.

Un état de référence de la végétation littorale terrestre (France)

Le Conservatoire Botanique National de Brest a coordonné, en 2000-2002, la réalisation d’un état de référence de la flore et de la végétation littoralesterrestres de Bretagne et des Pays de la Loire. Ce travail apporte une réponse à la nécessité apparue, suite à la marée noire de l’Erika, de disposer d’un outil de connaissance et de prise en compte des enjeux touchant au patrimoine végétal capable de servir d’aide à la décision dans la mise en oeuvre des plans de lutte contre les pollutions marines. S’appuyant sur les connaissances déjà acquises, cet état de référence fournit un diagnostic de la flore (espèces) et de lavégétation (communautés végétales ou habitats) patrimoniales du littoral, avec un effort particulier de mise en forme des informations nécessaires auxresponsables du devenir du patrimoine naturel. L’information déjà disponible a été complétée par une interprétation de photos aériennes numériquesgéoréférencées par des travaux de botanistes et de phytosociologues qui ont inventorié sur le terrain, cartographié et décrit de manière fine les stationsd’espèces végétales et les ensembles d’habitats à forte valeur patrimoniale. La carte ci-dessous montre la presqu’île de Roscanvel (Finistère) à l’échelle 1/25.

En savoir plus

Site Internet du Conservatoire Botanique National de Brest : www.cbnbrest.fr/botalittoral/

 

Tous ces effets sont temporaires : après le déséquilibre provoqué par la pollution puis la prolifération d’organismes résistants, recolonisateurs, les équilibres antérieurs se rétablissent progressivement sauf si une nouvelle pollution se déclare. Mais ce retour à la normale peut exiger des années.

Le saviez-vous ?

L’état de référence

La contamination de l’environnement et l’impact écologique d’une pollution ne peuvent être valablement appréciés qu’à partir de valeurs de référence établissant précisément la situation avant l’accident. Seul l’établissement d’états de référence permet de mettre en évidence le lien de causalité entre le déversement de polluant et les effets observés à sa suite. Ceci implique que l’information fournie par ces états de référence soit cohérente avec les besoins particuliers du suivi écologique, afin de fournir les bases d’un constat d’impact objectif. Face à ce besoin et dans le cadre d’une demande croissante de connaissances sur l’état et l’évolution de la flore et de la faune benthiques, l’Ifremer a lancé et coordonné, au cours des années 2001 et 2002, une stratégie de mise en place d’un nouveau réseau de surveillance et de données de référence spécifique aux peuplements benthiques de la frange littorale : le Rebent (réseau benthique). Ce réseau est opérationnel depuis 2003, pour plus d’informations, consulter : www.rebent.org.

suivi de restauration botanique
Suivi de restauration botanique


www.marees-noires.com