Bioaccumulation d’hydrocarbures

L’incorporation de quantités même infimes d’hydrocarbures dans les tissus d’un organisme marin, par le biais de l’ingestion directe du polluant, peut affecter ses prédateurs. S’il n’est pas dégradé à un niveau ou à un autre, le polluant peut se concentrer tout au long de la chaîne alimentaire. C’est le phénomène de la bioaccumulation des substances chimiques à travers la chaîne alimentaire jusqu’à des concentrations bien supérieures à celles où elles se trouvent présentes dans l’eau.

Chaque niveau d’une chaîne alimentaire consomme en effet autour de 10 kg de matière du niveau inférieur pour produire 1 kg de sa propre matière vivante. Si un contaminant passe d’un niveau à l’autre sans dégradation, sa concentration dans la matière vivante se multiplie à chaque fois d’un facteur proche de 10. Les organismes du haut de chaîne peuvent alors être exposés à des concentrations très élevées d’un produit préjudiciable à leur santé et qui n’a pas affecté les organismes du bas de chaîne.

 

Ce phénomène de bioaccumulation d’un hydrocarbure est fréquemment avancé comme une crainte majeure lors d’une marée noire. Il n’a jamais été mis en évidence de façon déterminante dans les cas de marées noires qui ont fait l’objet d’une exploitation pour éditer, à l’initiative du ministère de l’Écologie et du Développement durable, l’ouvrage de référence « Marées noires et environnement ». Cela n’implique pas que le risque soit inexistant. Mais si celui-ci existe, il reste d’un niveau suffisamment faible pour être masqué par d’autres phénomènes plus nets en situation de marée noire.


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