Frais de lutte et de nettoyage

Les spécialistes de l’intervention, les équipes de lutte et de sauvetage des oiseaux et mammifères, les professionnels et volontaires se rassemblent dans la zone affectée par une marée noire•. Du matériel spécialisé ainsi que des opérateurs sont réquisitionnés pour la lutte et le nettoyage.
Cette mobilisation colossale de moyens humains et techniques demande la mise en place d’un financement complexe et important. L’appel à des moyens privés pour la surveillance des nappes et la lutte en mer et à terre (aéronefs, bateaux de pêche, matériel de travaux publics, matériel agricole) ajoute des dépenses qui atteignent rapidement des sommes considérables.

Deux exemples de coûts

Le rapport annuel 2004 des Fonds internationaux d’indemnisation pour les dommages dus à la pollution par les hydrocarbures (FIPOL) situe le dossier de l’Erika à 99,258 millions € de frais de nettoyage et de dommages économiques approuvés ; 65,883 millions € étant toujours en attente de jugement pour remboursement. Il faut ajouter à ces montants 334 millions € de demandes mises en attente par l’État français et la société Total. L’ensemble représente un coût global d’un peu plus de 499 millions € pour 20 000 tonnes de fioul déversées, soit environ 25 000 € par tonne.

À la même date, les réclamations liées au Prestige s’établissaient à 711,274 millions € pour l’Espagne, 92 ,141 millions pour la France et 3,305 millions pour le Portugal. Cela donnait un total de 806,72 millions € pour 63 000 tonnes de fioul déversées, soit environ 13 000 € par tonne.

Le saviez-vous ?

Qui gère la lutte ?

En France, la charge de la lutte en mer relève des préfets maritimes. Celle de la lutte sur le littoral relève des maires des communes pour les petites pollutions localisées, des préfets de département pour les pollutions qui touchent plusieurs communes. Les uns comme les autres mobilisent, pour cette lutte, les moyens publics disponibles et peuvent contracter ou réquisitionner des moyens privés.

Chantier de nettoyage

La souillure de navires et d’engins de pêche, l’engluement de prises d’eau de mer d’installations aquacoles ou industrielles provoquent des interruptions d’activité pendant la durée du nettoyage qui sont autant de journées de recettes perdues. Des engins de pêche que l’on ne peut pas relever, faute de pouvoir sortir en mer ou que l’on récupère trop abîmés pour être encore utilisables, des pompes dont les moteurs ont grillé sous l’effet d’une surchauffe par exemple, impliquent des dépenses de remplacement. Les rechanges n’étant pas toujours immédiatement disponibles, il peut en résulter de nouvelles interruptions d’activité et donc de nouvelles pertes de revenus. Tous ces frais et coûts font partie des dommages immédiats des marées noires, réclamés au pollueur et à ses assureurs par ceux qui les ont encourus.